27/01/2016
Dictée de Bruno Dewaele
Dictée du champion du monde d'orthographe Bruno Dewaele
C’est la faute à Voltaire !
Quelque désintéressées qu’aient pu sembler, en l’occurrence, ses motivations, on n’aura garde d’encenser le Projet Voltaire pour s’être impatronisé, il y a quelque trois ans et demi, sur Twitter. Voilà qui nous contraint depuis lors, au rythme ô combien exigeant du nycthémère, de nous lever avec les wyandottes pour affronter, au sein de phrases étonnamment tarabiscotées, force graphies quintessenciées. Heureusement que, pour oublier tout cela, nous nous sommes vu ménager quelques entractes bienvenus, à l’instar de cet affriolant et ébouriffant apéro… Mieux vaudrait, nonobstant, que l’amphitryon ne nous y versât ni curaçao ni caïpirinha : c’est qu’on aurait par trop l’impression de réviser !
Bruno Dewaele
- Quelque désintéressées : quelque est adverbe et invariable dans le tour d’opposition quelque… que quand, comme ici, il est suivi d’un adjectif.
- on n’aura garde : n’avoir garde de signifie « s’abstenir soigneusement », « se garder de ». On veillera à ne pas oublier la marque de la négation !
- quelque trois ans et demi : quelque est également adverbe et invariable quand il signifie « environ ». Quant à demi, il est invariable en nombre quand il suit le nom.
- ô combien : pour renforcer que ou, comme ici, combien, c’est de cette interjection qu’il faut user, et non pas des homonymes oh ! ou ho !
- nycthémère (n. m.) : durée de vingt-quatre heures, comportant un jour et une nuit.
- wyandotte (n. f) : poule d’une race d’origine américaine.
- quintessencié, e (adj.) : subtil, raffiné à l’excès.
- nous nous sommes vu ménager : le participe passé ne s’accorde pas, son sujet n’étant pas en même temps celui du verbe à l’infinitif (ce n’est pas nous qui ménageons, on nous ménage).
- entractes bienvenus: pas d’apostrophe au nom entracte, qui est en outre du genre masculin.
- amphitryon (n. m.) : hôte, celui qui reçoit.
- versât: subjonctif imparfait entraîné par le tour mieux vaut que au conditionnel présent.
- on aurait par trop l’impression : phrase qui, cette fois, n’a plus rien de négatif !
Source : http://www.projet-voltaire.fr/blog/actualite/dictee-bruno...
13:06 Publié dans Dictée, Orthographe, Vocabulaire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dictée, projet voltaire, bruno dewaele
21/06/2012
empire et emprise
"Sous l'emprise de la drogue, il provoque un accident."
“L'expression se répand de plus en plus dans les médias. Mieux vaut la leur abandonner et lui préférer, dans la langue surveillée, sous l'empire de.
Si emprise, substantif longtemps boudé par les grammairiens, a finalement acquis droit de cité dans notre lexique, c'est au sens exclusif de « domination intellectuelle et morale », exercée par un être qui a sur vous quelque influence. On dira très bien, par exemple, que l'on est « sous l'emprise d'un gourou », voire « d'un parti politique ».
En revanche, lorsqu'il s'agit de choses ou de sentiments, et qu'il est seulement question de traduire une dépendance excessive, c'est empire qui s'impose, comme l'attestent les exemples de nos dictionnaires : « sous l'empire de la colère », « sous l'empire du poison ». L'ennui, c'est que les deux termes se ressemblent, et que l'on a tôt fait de les confondre !”
Source : Par mots et par vaux, site de Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes.
15:14 Publié dans Orthographe | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bruno dewaele, empire, emprise, vocabulaire, langage