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07/07/2014

Vapote, vapoter, vapotage

vapoter,vapotageVapoter, sevrage en papotant

Par Nicolas Dufour

"Chaque jour de l’été, sans prétention, Le Temps déguste un mot de la langue française"

"La consécration aura été rapide. Apparus il y a quelques petites années, « vapoter » et ses déclinaisons entreront bientôt dans les Robert et Larousse, a-t-il été annoncé ce printemps. Avec une certaine promptitude, les dictionnaires reconnaissent une délicieuse, et pertinente, innovation dans le langage.

On lit sur la Toile que « vapoter » aurait émergé en 2008, lors d’une consultation en ligne. Le mot l’aurait emporté d’une courte tête sur « fluver » ou « smoguer ». En considérant ces concurrents, on comprend pourquoi le « vapotage » a gagné. Baigné d’une jolie auto-ironie de la part des anciens fumeurs de cigarettes qui tuent, ce mélange entre la vapeur et le papotage a pour lui une engageante légèreté. On vapote, on papote. Ce néologisme rend le sevrage tabagique presque frivole. Il fait songer à un interlude bavard, un jeu à fumée sucrée qui permet l’abandon de cette pourtant si délicieuse clope.

Mais vapoter est vite devenu une affaire sérieuse. C’est-à-dire polémique. Face aux tentations de certains gouvernements ou législateurs, soucieux d’encadrer une pratique jugée douteuse, néanmoins manifestement anodine, voici que s’élève une « initiative européenne pour le libre vapotage ». Il va falloir se battre pour avoir le droit d’émettre une brume trempée d’arômes alimentaires. Drôle d’époque. Revoilà nos petites saveurs, ruminées en vapotant, en espérant ne pas virer vaporeux."