24/08/2011
Précisions et subtilités
Dans la locution figée se faire fort de (qui signifie « se dire capable de »), fort reste invariable, de même que le participe passé fait lorsque le verbe est conjugué à un temps composé. On dit donc : elle s'est fait fort de trouver une solution au problème.
N.B. Cette règle ne vaut évidemment que pour la locution susdite, laquelle est suivie d'un infinitif. Quand ce n'est pas le cas et qu'elle signifie « tirer sa force de », le participe s'accorde des plus normalement avec le sujet : « Elle s'est faite forte de ce premier succès pour persévérer. »
Issue du latin latus, « côté », la préposition « lez », plus souvent écrite « lès », n'est plus guère employée que dans certains noms de villes. Elle signifie que la localité désignée se trouve près d'une autre, plus importante. Mieux vaut distinguer ces deux graphies de celle de l'article, « les », qui n'exprime pas la proximité : on écrira Plessis-lez-Tours (« près de Tours »), mais Gaillon-les-Tours (« où il y a des tours »).
Le français est-il subtil ! « Des robes blanc et noir » sont des robes qui contiennent toutes du blanc et du noir, tandis que « des robes blanches et noires » sont des robes dont certaines sont blanches et d'autres noires.
On ne confondra pas le gril, « ustensile destiné à faire cuire à feu vif les aliments », particulièrement vivace dans l'expression figurée « être sur le gril », et le grill, restaurant où l'on mange essentiellement des grillades !
Un martyr (la personne) subit le martyre (un supplice)… mais une martyre (féminin de martyr) aussi peut subir le martyre.
La graphie exprès est de rigueur dans deux cas : soit qu'il s'agisse d'« exprimer formellement la pensée de quelqu'un » (défense expresse) ; soit que l'adjectif s'applique à ce que l'on « remet immédiatement au destinataire » (un colis exprès). Dans ce dernier cas, le mot est invariable (une lettre exprès) et peut être employé substantivement (un exprès).
La graphie express, toujours invariable, est à réserver à ce qui se prépare rapidement (un repas express), à ce qui assure un déplacement rapide (un train express), ou encore au café réalisé à l'aide d'un percolateur. Dans ces deux derniers cas, la substantivation est également possible (un express).
Même si l'utilisation de pointer pour poindre (apparaître, en parlant du jour ou des plantes qui sortent de terre) est admise par certains, mieux vaut employer poindre pour parler du jour qui paraît. A-t-on jamais vu le soleil pointer à l'usine ?
N.B. : poindre n'existe qu'à certaines formes (il point, il poindra, il poindrait, il a point).
Source : Projet Voltaire
16:31 Publié dans Orthographe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : subtilités langue française, vocabulaire, grammaire