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06/05/2013

Dictée de l'Alliance française de Genève

Voici la dictée qui a eu lieu à l'occasion de la semaine de la Francophonie :

2013_1ère_partie_de_la_dictée.pdf

2013_Dictée_2ème_partie.pdf

Seul bémol : on écrit 1re partie et 2e partie ou, mieux encore, 1re et 2de (pour seconde). Seconde car elle n'est pas suivie d'une troisième.

 

07/04/2013

Dictée des Timbrés de l'orthographe

La 3e dictée des Timbrés de l'orthographe a eu lieu hier, à Toulouse.dictée,orthographe,lestimbrésdel'orthographe

Son auteur est Tatiana de Rosnay.

La voici :


Le thé de la solitude

 

Il y avait des siècles, en Asie, un empereur assoupi à l'ombre d'un arbre avait posé sur l'herbe le bol d'eau qu'il venait de faire bouillir. Pendant sa sieste, les feuilles d'un théier avoisinant, transportées par un doux zéphyr, virevoltèrent dans sa tasse. En se réveillant et en y goûtant, l'empereur tomba amoureux de l'arôme qui s'en serait dégagé. Ainsi naquit lʼépopée du thé. Cette légende, Léa la savoure chaque jour.

 

Fin de la dictée Cadet

 

Cʼest depuis son escapade londonienne et une virée dans un magasin de thé, dont l'impressionnante devanture empreinte de sérénité et la façade bleu turquoise l'avaient subjuguée, que Léa sʼétait entichée de tout ce qui peut être en relation avec ce breuvage mythique, son histoire, ses variétés, ses secrets, ses différences et sa préparation. Mue par une exubérance inédite, elle avait erré à l’envi ce jour-là dans les rayons pimpants exhibant une myriade de boîtes multicolores.

 

Fin de la dictée Junior

 

Cette marotte anglaise est devenue obsessionnelle. Aussi son entourage se plaint-il que Léa se montre si attachée à tant de détails tels que lʼépaisseur de la tasse – en porcelaine fine, bien entendu, et tiède, je vous prie ! – ou encore la facture de la théière, lourde, somptueuse, en fonte cuivrée, que lʼon aura dû ébouillanter auparavant. De même, personne ne comprend quʼelle voie tant dʼimportance dans la manière de humer les exhalaisons d'un thé de Chine fumé ou l'effluve plus subtil et raffiné encore d'un grand darjeeling. Les affres provoquées par ce cérémonial en déroutent plus dʼun : comme si le simple fait de déguster cette boisson unique devait être dicté par une série de lois immuables, comme sʼil s'agissait d'un grand cru. Ne pas oublier la petite passoire. Ensuite, laisser infuser, cinq minutes, pas une de plus, ah ! çà ! Elle contrarie sans résipiscence ses invités avec le nuage de lait, à ajouter après, pas avant, signe d'un faux pas d'une ignorance et d'une inélégance confondantes.

Las ! Toujours est-il qu'à force de rebattre les oreilles de tout le monde avec son savoir-faire d'outre-Manche, chacun de ses amis, même les plus fidèles, la fuit à lʼheure du thé. Désormais, Léa prend son breuvage tout esseulée.

 

FIN

 


 

22/05/2012

Les Confessions

Pour célébrer le tricentenaire de la naissance du philosophe et écrivain Jean-Jacques Rousseau, voici la dictée qui a eu lieu lors du concours "Au-delà des mots" organisé par l'Alliance française de Genève :

 

Jean-Jacques Rousseau

 

Les Confessions – Livre VIe

 

J'ai dit que j'avais apporté des livres: j'en fis usage, mais d'une manière moins propre à m'instruire qu'à m'accabler. La fausse idée que j'avais des choses me persuadait que, pour lire un livre avec fruit, il fallait avoir toutes les connaissances qu'il supposait, bien éloigné de penser que souvent l'auteur ne les avait pas lui-même, et qu'il les puisait dans d'autres livres à mesure qu'il en avait besoin. Avec cette folle idée, j'étais arrêté à chaque instant, forcé de courir incessamment d'un livre à l'autre; et quelquefois, avant d'être à la dixième page de celui que je voulais étudier, il m'eût fallu épuiser des bibliothèques. Cependant je m'obstinai si bien à cette extravagante méthode, que j'y perdis un temps infini, et faillis à me brouiller la tête au point de ne pouvoir plus ni rien voir ni rien savoir. Heureusement je m'aperçus que j'enfilais une fausse route qui m'égarait dans un labyrinthe immense, et j'en sortis avant d'y être tout à fait perdu.
Pour peu qu'on ait un vrai goût pour les sciences, la première chose qu'on sent en s'y livrant c'est leur liaison, qui fait qu'elles s'attirent, s'aident, s'éclairent mutuellement, et que l'une ne peut se passer de l'autre. Quoique l'esprit humain ne puisse suffire à toutes, et qu'il en faille toujours préférer une comme la principale, si l'on *
n'a quelque notion des autres, dans la sienne même on se trouve souvent dans l'obscurité. Je sentis que ce que j'avais entrepris était bon et utile en lui-même, qu'il n'y avait que la méthode à changer. Prenant d'abord l'Encyclopédie, j'allais la divisant dans ses branches. Je vis qu'il fallait faire tout le contraire, les prendre chacune séparément, et les poursuivre chacune à part jusqu'au point où elles se réunissent. Ainsi, je revins à la synthèse ordinaire; mais j'y revins en homme qui sait ce qu'il fait. La méditation me tenait en cela lieu de connaissances et une réflexion très naturelle aidait à me bien guider. Soit que je vécusse ou que je mourusse, je n'avais point de temps à perdre. Ne rien savoir à près de vingt-cinq ans, et vouloir tout apprendre, c'est s'engager à bien mettre le temps à profit.

 

(* erreur commise par nos meilleurs candidats)