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23/04/2011

Journée mondiale du livre et du droit d'auteur

 

Au plaisir de lire. Bonne lecture !

"La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté." François Mauriac

"La lecture est une amitié." Marcel Proust

"J'ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot..." Honoré de Balzac

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08/04/2011

L'embrasure, de Douna Loup

L'embrasure.gifGrâce à ce premier roman étonnant dont l'action se déroule au cœur de la forêt, Douna Loup vient d'obtenir le Prix Découverte de la Fondation Schiller. Une consécration pour cette jeune romancière!

Juste avant sa publication, en septembre 2010, voici ce que l'on pouvait Douna Loup.jpglire, dans le quotidien Le Temps :


Par Eléonore Sulser
Dans «L’Embrasure», premier roman de la Suissesse Douna Loup, les mots croquent comme des baies vertes
Genre: roman
Réalisateurs: Douna Loup
Titre: L’Embrasure
Studio: Mercure de France, 156 p.

 Douna Loup. Son nom comme sa biographie semblent sortir d’un conte de fées. Non que son histoire soit particulièrement miraculeuse – encore qu’être publiée à 28 ans par le Mercure de France, ce n’est pas rien, surtout quand on est Suisse et qu’on y vit. Mais son parcours, tel que résumé par son éditeur, a quelque chose de poétique et d’improbable, un côté errant et magique que l’on retrouve d’ailleurs dans L’Embrasure, son premier roman qui paraît début septembre.

Voici les éléments du conte: Douna Loup est née en 1982, en Suisse, de parents marionnettistes nous dit-on. Elle a grandi dans la Drôme, a passé un bac littéraire, puis s’est aventurée dans un orphelinat à Madagascar, a fait des ménages dans une banque suisse, a mis au monde des enfants, a cosigné un livre chez L’Harmattan, Récit d’une traversée du Congo à la Suisse (lire ci-dessous), pour finalement devenir experte en plantes médicinales, en ethno-médecine, précise-t-on. Un genre de sorcière ultramoderne, alors? Un elfe des bois, pense-t-on plutôt, en voyant son physique longiligne, ses cheveux noirs coupés court, sa voix, timide, qui menace sans cesse de s’éteindre sur la vidéo mise en ligne par le Mercure de France*.

Douna Loup, c’est clair, est plus à l’aise avec les mots sur papier qu’elle dose avec un art expert. Les mots silencieux, ceux qu’on couche sur la feuille, qu’on laisse infuser, qu’on reprend, qu’on travaille. Elle invente des personnages et se glisse dans leur voix. Ou peut-être se contente-t-elle de les écouter, puisqu’elle explique, à propos du héros de L’Embrasure: «Cette voix s’est imposée à moi.» Elle parle mieux, dit-elle, cachée derrière quelqu’un d’autre.

Son héros sera donc très loin de ce qu’elle est. Du moins en apparence. Il sera un homme, jeune comme elle certes, mais un peu plus – 25 ans; il sera misogyne, elle est femme; il sera ouvrier mais, avant tout, chasseur – «J’ai l’impression d’être vivant seulement dans l’air qui frappe, avec l’animal que je pourchasse et que je suis fier de débusquer» –, quand la romancière, elle, semble plutôt du genre cueilleur.

Son roman a du goût, des odeurs, des sons, des couleurs, il s’accroche au monde, aux sens, aux perceptions, attentif à tout déchiffrer: «L’humidité ou la fêlure des branches, le tempo des insectes et le vol des oiseaux au-dessus. Les langages se succèdent, il faut savoir lire tout ça.» Et s’en dégage en effet un parfum de cueillette aux petits fruits encore un peu verts, de baies des bois acidulées, de mousses, de feuilles. D’humus et d’humeurs aussi. De cadavre, parfois. Mais aussi de corps nus et chauds, de sang, d’animaux dépecés, de sueur et de décomposition. Ça poisse, c’est doux, ça dégoûte un peu.

Douna Loup n’arpente pas seulement la nature, même si son personnage semble s’y sentir mieux. La jeune romancière promène aussi ses paragraphes dans les éléments du monde moderne: bruit des balles tirées au stand de tir, «le son pur de l’impact, de mon impact»; les sons de l’usine aussi: «bruit de roulis du tapis», «clics qu’on actionne à longueur de journée», «machines qui se lancent dans de grand discours de bip-bip», «clés de casier qui tombent et qui sonnent sur le carrelage froid».

Le héros de Douna Loup vit donc dans ce monde de sensations. Il éprouve des choses simples: le désir, le sexe, le tir. Peu d’amis, pas de parents, un grand-père. Sa vie se complique un peu lorsque Lise, avec qui il couche, l’entraîne dans une bibliothèque. Premier choc, les livres; une rencontre douce qui le patine un peu. Puis les chocs vont se succéder pour ce jeune homme qui semblait pourtant avoir tout prévu, «principes devant la vie» à l’appui: «la chasse pour ne pas avoir peur»; «pas d’attachement aux femmes, être un homme seul». C’est un mort sur lequel il bute en forêt, puis Zora-Eva, une «vivante» – comme l’appelle Douna Loup – qui vont parvenir à le tirer hors de sa gangue.

L’Embrasure, c’est cela, c’est le récit de murs qui s’écartent, d’une sortie de soi, d’un assouplissement, d’un retour vers la vie, d’un apprivoisement. Une histoire d’amour étonnamment belle et simple, bien qu’elle démarre dans le noir et la violence sourde. Ce premier roman n’est pas d’une traite, ne va pas sans détour. Les métaphores femme-forêt sont parfois trop appuyées et puis, le récit hésite un peu, prend plusieurs directions, échoue peut-être à nouer solidement ensemble, complètement, toutes les histoires qu’il promet. Mais ce sont là probablement des errances débutantes. Ce qui reste, une fois le livre refermé, ce sont ces mots qui craquent, comme des branches mortes foulées en silence au petit matin; et c’est le vieux pouvoir magique et toujours stupéfiant de l’amour qui, ici encore, parvient à transfigurer le monde.

* http://www.mercuredefrance.fr/

 

 

 

 

22/03/2011

Maudit soit Dostoïevski

Maudit soit Dostoïevski, roman poignant écrit par Atiq Rahimi

 

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Inspiré de Crime et châtiment, ce roman narre l'assassinat commis par Rassoul, sorte de Raskolnikov afghan, puis le remords qui ronge ce dernier.