12/11/2009
Faute de frappe
Je suis désolée et plus que confuse d'avoir constaté une faute de frappe dans ma note du mois d'octobre (Kyra Kyralina) : au lieu de " tous ceux ", il était écrit " toux ceux ". Sur mon clavier, le " x " étant situé juste sous la lettre " s ", l'un de mes doigts a malencontreusement appuyé sur la mauvaise touche. Cette erreur démontre combien il faut être prudent en tapant les caractères. De plus et surtout, il faut savoir prendre le temps de relire, de manière particulièrement attentive, un texte avant de le publier. Je me suis empressée de corriger, en espérant que personne ne m'aura fait l'injure de penser qu'il s'agissait d'une grossière faute d'orthographe. Merci de bien vouloir accepter mes plus plates excuses.
11:40 Publié dans Orthographe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : erreur faute frappe orthographe clavier kyra kyralina
01/11/2009
Dictée un brin gratinée
Pour tous ceux qui se régalent de dictées, voici le texte de celle qui a eu lieu le 17 octobre 2009 à Sion, la capitale du Valais, lors de la 20e édition du Championnat suisse d'orthographe, suivi des commentaires du président du jury :
Une sanction judicieuse, ô combien !
Mon cher Guillaume, je n'en peux plus. Tu fais le faraud du haut de tes treize ans, mais tu devrais te montrer penaud. Sais-tu que tu es devenu la terreur du bailliage? Comparées au récit de tes incartades, l'Iliade et l'Odyssée ne sont que roupie de sansonnet. Un Tell se comporter ainsi! Quelle honte pour moi, ta mère! Vraiment, tu attiges!
Ainsi, hier, au lieu de nous aider à cueillir des quetsches, qu'as-tu fait? Tu as pataugé dans la cressonnière des voisins et tu l'as saccagée. Le dimanche précédant cet exploit, tu avais enduit de glu les prie-Dieu de notre église et pendant que les fidèles tentaient de se dépêtrer, toi, hardiment dissimulé derrière les fonts baptismaux, tu en gloussais d'aise, au grand dam du curé qui te menaçait d'excommunication et mélangeait les Ave et les Pater. Le bedeau, lui, te promettait la géhenne. Dois-je peut-être te rappeler le lamentable épisode des nichets? Tu sais, le jour où, dans la ferme de nos voisins, tu en as lancé sur les paonneaux effarés. Le paysan m'a battu froid durant six mois. De plus, était-il futé de couvrir le mur du cimetière de graffiti(s) appelant à bouter les Habsbourg hors d'Uri et à pendre le tyranneau Gessler? C'est miracle que les reîtres du bailli ne t'aient point surpris.
Souviens-toi aussi de cet appeau que tu avais taillé dans le sureau pour attirer dans tes rets de malheureux geais. Dire que tu étais censé aimer les oiseaux! Bravo!
(Début de la dictée des juniors) Et quand le guet t'a ramené par les oreilles parce que, au mitan de la nuit, on vous avait surpris, toi et d'autres lascars, à bégueter comme des enragés sous les fenêtres de la centenaire du village pour lui faire croire que ses chèvres s'étaient échappées. Nul doute que sa fin s'en est trouvée hâtée. Et cette idée stupide : t'amuser au tir à l'arc, et pour viser quoi? Des pommes! Toutes nos reinettes et nos boskoops (boscops) y ont passé. Toutes mises en pièces, et tu t'en vantais : "Qui sait? Un jour, peut-être, ça me servira…". Branquignol, va! Et puis, regarde-toi : tu es couvert d'ecchymoses et un énorme coquart (coquard) orne ton œil gauche. Tes vêtements? Des haillons! Combien de fois n'ai-je pas dû coudre des tacons à tes braies! Y a-t-il eu un jour de ta vie sans horions donnés ou reçus? Pas un seul! Eh bien, mon cher ami, dans ces conditions, il est exclu que nous t'offrions pour ton anniversaire le cadeau dont tu rêves : une arbalète. Tintin, l'arbalète!
Francis KLOTZ
sous le contrôle du jury présidé par P. MAYORAZ
Phrases subsidiaires :
seniors : Sa mère s'était fait offrir des gaulthéries, des paulownias, des cat(t)leyas, des rocouyers, des zinnias, des seringa(t)s et des raiponces.
juniors : L'eusses-tu vu, tu ne l'eusses point cru : après avoir dû, recru de fatigue, monter à cru, mû par la soif, il but dans le chai, à même le fût, une lampée d'un grand cru.
Un choix judicieux, ô combien!
Le cadre un rien solennel de la salle du Grand Conseil valaisan a accueilli la vingtième édition du Championnat suisse d'orthographe. Et une dictée bien suisse a départagé les concurrents au grand dam des non-Helvètes peu habitués à notre histoire, à notre géographie et à la graphie du détesté bailli Gessler, tout comme au canton d'Uri qui, pour primitif qu'il soit, pourrait se montrer vexé d'avoir été confondu avec une céréale asiatique.
Année de qualité que cette vingtième où les concurrents ont brillé, particulièrement les habitués bien sûr, mais aussi les futurs champions qui ont évité un plus grand nombre de pièges qu'à l'accoutumée. Et notre déception fut grande de n'en voir que portion congrue chuter à bailliage, chacun ayant amené avec lui les i qu'il fallait. Heureusement que les prie-Dieu en ont agenouillé un plus grand nombre sinon nous aurions approché de l'horreur du zéro-faute. Nos concurrents, plus habitués sans doute au football qu'à l'argot, ont souvent préféré la mi-temps au mitan. Nombre d'entre eux, et pas des moindres, se sont retrouvés "pomme" - bel helvétisme s'il en est! - avec les boscops. Mais, au final, point de branquignols ni de cancres à cette épreuve. Suggestion quand même à quelques-uns de bachoter pour la 21e.
Pierre Mayoraz
président du jury
11:35 Publié dans Dictée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dictée, écriture, orthographe, championnat, suisse